1. Quel
est votre projet d'ensemencement de bénitier ?
Ensemencer est un terme qui s’utilise pour les
graines et les cultures terrestres, mais nous utilisons aussi ce terme pour les
ressources marines.
Naturellement, les produits femelles (ovules)
et mâles (spermatozoïdes) se rencontrent en mer et se fécondent. Les œufs et
les larves se propagent et servent de nourriture à tous les animaux marins. Ils
se confondent dans le zooplancton. Notre projet voudrait éviter cette grande
perte dans leur cycle de reproduction.
2.
Pourquoi avez-vous choisi les bénitiers ?
La Pointe des Pêcheurs, autrefois, était un
lieu reconnu pour ses ressources en bénitiers. C’est donc un animal qui est
bien adapté à notre lagon.
De plus, c’est un animal emblématique
remarquable par sa biologie.
Les bénitiers participeront également à
embellir notre jardin de corail.
3.
Avez-vous trouvé des lieux favorables à leur implantation ?
On ne peut pas agir dans le lagon sans
autorisation. Nous avons reçu l’agrément de la Direction des Ressources Marines
et du pays pour trois concessions. Deux espaces seront consacrés aux cages dans
lesquelles nous protégerons nos bénitiers. Ils sont matérialisés par des points
GPS précis.
4. Les
bénitiers ont-ils des prédateurs naturels ?
Nous avons déjà dit que les larves faisaient
partie du zooplancton, mais par la suite, lorsque les bénitiers grandissent,
ont des coquilles et trouvent un substrat pour s’implanter, ils ont de nombreux
prédateurs car des poissons et d’autres mollusques en sont friands.
5. D’où
vont venir les bénitiers que vous allez réimplanter ?
Nous allons nous procurer des géniteurs dans
les entreprises d’élevage qui existent déjà à Tahiti ou dans les Tuamotu. On
peut signaler en particulier l’île de Tatakoto dans laquelle les bénitiers se
trouvent en très grand nombre. On en a compté jusqu’à 500 au m2.
6.
Comment allez-vous protéger vos bénitiers ?
Nous les protégerons de deux manières.
D’une part, en utilisant des coquilles vides
pour installer confortablement les géniteurs que nous protégerons dans des
cages flottantes. D’autre part, en matérialisant les cages avec des piquets,
pour que les utilisateurs du lagon les évitent.
7.
Est-ce que vous craignez les braconniers ?
Bien sûr, nous avons pensé à cette
éventualité. A notre demande, la mairie de Punaauia a engagé une procédure de ZPR pour que la zone
soit réglementée.
8.
Est-ce que cela veut dire que les riverains n’auront plus le droit de pêcher ?
Nous avons demandé que la pêche de nuit soit
interdite pour protéger les actions coûteuses en matériel et en ressources
humaines que nous mettons en place. Seulement 300m2 sur un espace de lagon
immense seront réservés à notre projet. Il faudra seulement respecter ces
initiatives.
9. Mais
quel intérêt futur est-ce que cela peut apporter à la population de Punaauia ?
Notre projet va permettre à ce lagon de
retrouver sa ressource en bénitiers. Les bénitiers qui ne connaissent pas les
frontières de nos cages vont se disséminer dans tout le lagon. Bientôt, tout le
monde retrouvera avec plaisir le droit de collecter des bénitiers de la taille
autorisée, c’est à dire de 12 cm, et en fera son plat du dimanche.
Les ressources d’un lagon (dont les bénitiers)
sont fragiles à Punaauia comme ailleurs. Pour les préserver, il faut les
exploiter raisonnablement, afin de permettre le renouvellement des
stocks. Respectons la règlementation qui autorise la collecte des individus
ayant une taille supérieure à 12 centimètres pour une utilisation durable de
cette espèce. Maururuu !
Conception et crédit photographique : F. Besson,
DRM, CPS Nouméa
Rédaction : Magali Verducci - Heremoana consulting
Rédaction : Magali Verducci - Heremoana consulting
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